drageoir cover

Le Drageoir à épices (1874)

blue  Sonnet liminaire
blue  I. Rococo japonais
blue  II. Ritournelle
blue  III. Camaieu rouge.
blue  IV. Déclaration d’amour
blue  V. La Reine Margot
blue  VI. La Kermesse de Rubens
blue  VII. Lächeté
blue  VIII. Claudine
blue  IX. Le hareng saur
blue  X. Ballade chlorotique
blue  XI. Variation sur un air connu
blue  XII. L’Extase
blue  XIII. Ballade en l’honneur de ma tant douce tourmente
blue  XIV. La rive gauche
blue  XV. A maïtre François Villon
blue  XVI. Adrien Brauwer
blue  XVII. Cornélius Béga
blue  XVIII. L’Emailleuse

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I. ROCOCO JAPONAIS

O toi dont l’oeil est noir, les tresses noires, les chairs blondes, écoute-moi, ô ma folâtre louve !

J’aime tes yeux fantasques, tes yeux qui se retroussent sur les tempes ; j’aime ta bouche rouge comme une baie de sorbier, tes joues rondes et jaunes ; j’aime tes pieds tors, ta gorge roide, tes grands ongles lancéolés, brillants comme des valves de nacre.

J’aime, ô mignarde louve, ton énervant nonchaloir, ton sourire alangui, ton attitude indolente, tes gestes mièvres.

J’aime, ô louve câline, les miaulements de ta voix, j’aime ses tons ululants et rauques, mais j’aime par-dessus tout, j’aime à en mourir, ton nez, ton petit nez qui s’échappe des vagues de ta chevelure, comme une rose jaune éclose dans un feuillage noir !